L’ANGOISSE, L’ANXIÉTÉ

Qu’est-ce que l’angoisse, l’anxiété ?

L’angoisse est l’expérience humaine la mieux partagée. La langue française dispose de deux mots, angoisse et anxiété, pour désigner des états émotionnels très proches qui souvent se confondent.

Le terme angoisse vient du latin angustia qui désigne un espace étroit, un passage resserré. Au XIIème siècle, il désigne au sens figuré un « embarras », une « gêne », « une oppression, une anxiété physique et morale ».

Le terme anxiété vient du latin anxietas qui signifie une « disposition naturelle à l’inquiétude ». Au XIIème siècle, il désigne une « inquiétude intense, liée à une situation d’attente, de doute, de solitude et qui fait pressentir des malheurs ou des souffrances graves devant lesquels on se sent impuissant ». Dans le langage courant, l’angoisse connote une dimension de gravité alors que l’anxiété reflète plutôt une émotion ordinaire devant les aléas de la vie.

L’angoisse n’est pas la peur. L’angoisse se distingue de la peur en se définissant comme une « peur sans objet ». Face à un danger réel je n’ai pas le temps d’angoisser, je réagis, il n’y a pas de place pour l’imagination. L’angoisse est un affect[1] , un signal qui se déclenche et avertit d’un danger qui n’est pas réel mais saisit le sujet sans qu’il comprenne ce qui lui arrive.

Le corps est mis en jeu par l’angoisse avec différents degrés d’intensité qui vont de l’angoisse simple, celle que le mécanisme d’évitement[2] réussit à colmater, et la crise de panique qui est une véritable « mise en suspens de l’existence ».

L’angoisse se nourrit d’une attente de quelque chose dont le sujet ne sait rien mais qu’il redoute. L’objet de l’angoisse n’est pas forcément connu mais peut être élaboré au cours d’un travail sur soi.

Comment peuvent se manifester les angoisses ?

  • Les manifestations physiques : tachycardie, palpitations, pâleur, vertiges, syncope, troubles respiratoires, troubles digestifs (nausée, vomissements, diarrhées), troubles urinaires, troubles musculaires (tremblements, frissons, sueur), troubles du sommeil, troubles des conduites alimentaires (accès de boulimie).
  • Les manifestations psychiques: inquiétude, appréhension, peur, effroi, sentiment de terreur, de panique, doute, incertitude, indécision, hésitation, interrogation permanente, attente d’un danger, d’un risque, désarroi.
  • Les manifestation comportementales : crises d’angoisse subites sans raison apparente, attaques de panique.

[1]   Affect : émotion, état affectif qui accompagne une pulsion

[2]   Mécanisme d’évitement : c’est un mécanisme de défense qui vise à se protéger en cas d’affects désagléables ou douloureux

Le traitement de l’angoisse

Il est difficile de parler de « traitement de l’angoisse » dans la mesure où l’angoisse n’est pas une maladie. On peut considérer que la prise médicamenteuse soit la plus simple à suivre puisqu’elle a des effets immédiats sur le symptôme (par exemple dans le cas d’attaque de panique). La prise de médicaments soulage le sujet mais ne règlera pas le conflit psychique dans lequel il se débat.

L’analyse lui permettra de découvrir la source de son (ses) angoisse (s) et d’en faire une autre lecture.

L’angoisse dit toujours quelque chose de soi, elle ne ment pas. Se mettre à son écoute permet d’obtenir des résultats plus rapides et plus durables que si l’on se contente de vouloir la colmater.