LA PHOBIE
Qu’est-ce que la phobie ?
Le terme phobie vient du grec phobos, la peur panique, l’effroi, Timor en latin. La phobie est une peur irraisonnée, irrationnelle, déclenchée par une circonstance sans danger réel, objectif.
Entre ceux qui redoutent les piqûres, les chats noirs, le métro, la liste est longue, voire infinie. Chacun peut se constituer ses objets phobiques secrets et inattendus.
Avoir peur d’un pigeon est à priori absurde mais cela rend néanmoins les promenades difficiles sans parler du ridicule que le sujet ressent d’avoir peur d’une si petite bête.
Les phobies les plus courantes
- Les phobies des espaces
- L’agoraphobie se définit par la peur des espaces publiques,
- La claustrophobie désigne l’angoisse provoquée par le fait de se sentir enfermé dans un espace clos, petit ou grand, peuplé ou non ( l’ascenseur, le train, le métro, l’avion…).
Certains transports peuvent déclencher une redoutable panique. Notons au passage et le mot nous y invite qu’il en va de même avec les « transports » amoureux. Les transports en général, amoureux ou non, ont en commun d’indiquer un point ou un état de départ avec la possibilité de rester, de partir, de quitter ou de rejoindre un autre état ou un autre lieu. Partir ou rester figé est une des nombreuses facettes de l’état phobique. S’éloigner d’un lieu ou d’un état familier pour aller rejoindre un univers inconnu peut provoquer une panique. La phobie éclate quand les évitements échouent.
- Les phobies liées au corps
- La dismorphophobie désigne un dégoût, un refus, portant sur une particularité physique du sujet qui ne supporte plus la forme de son nez, qui trouve que son menton est difforme ou que sa bouche est « monstrueuse »,
- La phobie du poids, du « surpoids » que l’on retrouve chez les anorexiques, les boulimiques,
- L’ereutophobie est la peur de rougir en public,
- L’idrosophobie est la peur de transpirer et du coup de sentir mauvais. Elle se rencontre beaucoup chez les hommes,
- La nosophobie est la peur d’être malade. C’est une forme atténuée de l’hypocondrie. Elle est fréquente à l’adolescence.
- Les phobies d’impulsion
- l’acrophobie est la crainte d’être tenté de se jeter dans le vide,
- phobie des objets qui coupent (couteau, sabre, poignard, cutter, ciseaux…),
- Les phobies de situation
- la peur de l’obscurité, de la solitude, du silence, etc…
- la phobie scolaire désigne le comportenent d’enfants qui refusent l’école ou rechignent à s’y rendre et cela en l’absence de conflit manifeste avec l’institutrice ou ses camarades.
Le traitement de la phobie
Un même symptôme peut avoir des significations différentes en fonction des individus et des moments de leur vie. Pour « guérir » le symptôme phobique, il est donc indispensable de mettre en évidence à quoi il correspond pour un patient donné. De plus, le symptôme tel qu’il se présente, et tel que le sujet le relate est le plus souvent le fruit d’une longue histoire.
La fonction première de la phobie est de protéger le sujet contre un danger imminent, contre une menace qui semble être d’autant plus importante qu’elle est irrationnelle c’est à dire que le sujet ne la comprend pas. Le propre du mécanisme phobique est d’entraîner l’évitement d’un objet, d’un espace, d’une situation susceptible de déclencher de la crainte. Or, de quel évitement s’agit- il ? À quoi correspond ce montage phobique chez un sujet ? C’est par ce questionnement – qui interrogera les motivations inconscientes qui ont provoqué un véritable « arrêt sur imaginaire » – que la phobie pourra être circonscrite.