Article sur le magazine « L’éléphant » : Les mots de l’inconscient
Dès la fin du XIXème siècle, Freud identifie l’inconscient comme le concept fondamental de la psychanalyse. Il arrive à chacun de constater que nous ne contrôlons, ni ne maîtrisons toute notre vie psychique.
Notre inconscient, prend la parole à notre insu pour dire une vérité que l’on désire ne pas savoir sur soi. Or, cette vérité qui parle est une vérité rejetée, refoulée, exclue, qui fait sans cesse retour.
Pour se faire entendre, elle emprunte des chemins détournés et parvient à se faufiler en se manifestant par exemple sous forme de lapsus, d’oublis, de pertes d’objets, de bévues, de rêves, d’erreurs de mots, de plaisanteries ou de maladresses. Ainsi, les actes manqués ou actes accidentels, « expriment quelque chose que l’auteur de l’acte lui- même ne soupçonne pas et qu’il a généralement l’intention de garder pour lui, au lieu d’en faire part aux autres ».
Or, comme le souligne Lacan, « Nos actes manqués sont des actes qui réussissent, nos paroles qui achoppent sont des paroles qui avouent. Ils, elles, révèlent une vérité de derrière ». Dans l’acte manqué, se manifeste une parole qui apporte une vérité, et c’est le retour du désir refoulé qui fait irruption et qui va à l’encontre de l’intention du sujet. Le refoulement d’un désir constitue donc la condition indispensable à la production d’un acte manqué.
Les mots de l’inconscient
Lapsus, mots d’esprit, actes manqués sont autant de trouvailles de l’inconscient pour exprimer le refoulé.
PAR VALENTINE HERVÉ, PSYCHOLOGUE CLINICIENNE ET PSYCHANALYSTE
ILLUSTRATIONS FLORIMOND MOCHEL