Les maladies psychosomatiques
Définition
Née avec Hippocrate, la médecine psychosomatique concerne à la fois le corps et l’esprit. Cette médecine procède entre autres de la découverte psychanalytique fondamentale de l’inconscient, de l’étude des stress, du système nerveux végétatif et des réflexes conditionnés.
Elle décrit la manière dont certaines expressions somatiques comme l’asthme, l’eczéma, peuvent surgir à un moment donné dans la vie d’un sujet, à la suite d’un événement chargé d’affect (séparation, deuil, frustration, traumatisme...).
Dans son acception générale, on recourt au terme psychosomatique lorsque la médecine peine à soigner et à maîtriser certaines maladies, ou bien lorsque certains symptômes ou affections corporelles sont attribués intuitivement, à des difficultés d’ordre psychique.
Ne dit on pas couramment « je somatise » lorsque notre réponse face à une difficulté affective, émotionnelle, stressante, est de tomber physiquement malade plus ou moins gravement. Lorsque nos défenses habituelles ne suffisent plus à contenir et à contrôler nos émotions, pour évacuer ces affects gênants nous pouvons avoir recours à des attitudes de déplacement (trop manger, trop boire, provoquer une dispute avec son entourage…) ou bien encore à « faire parler le corps » (avoir une crise d’asthme avant un rendez vous amoureux, une diarrhée avant une épreuve d’examen, etc.)
Distinction entre symptôme et phénomène psychosomatique
La clinique psychosomatique utilise de préférence le terme phénomène psychosomatique (PPS) plutôt que celui de symptôme. Le symptôme en psychanalyse affecte la pensée ou le corps, mais il n’y a pas de lésion de l’organisme même si le patient souffre vraiment. Dans le PPS, il y a une lésion objectivable c’est à dire vérifiable et visible.
On parle de PPS chaque fois qu’une manifestation physique apparaît mais aussi disparaît. Un PPS ne survient pas n’importe quand ni n’importe comment dans la vie d’un sujet. Il fait généralement irruption par poussée répétitive, par crise. C’est une production corporelle qui, face à un conflit psychique, provoque un excès de stimulation somatique. Il y a alors un hyperfonctionnement d’un organe du corps.
Les principaux syndromes psychosomatiques
Il est intéressant de noter que les PPS peuvent provoquer des manifestations très différentes :
- de l’ordre de la « décharge » dans le cas de l’ulcère gastrique et de la rectocolite hémorragique,
- de l’ordre de la « rétention » dans l’asthme bronchique ou la tétanie.
Ces maladies concernent les organes des sens. La médecine a dressé une liste d’un certain nombre d’affections dont la causalité psychique joue un rôle important dans leur déclenchement.
1 – Pour l’appareil digestif
- la maladie ulcéreuse (ulcères gastro-duodénaux)
- la recto-colite hémorragique
2 – Pour l’appareil respiratoire
- l’asthme
- la tuberculose pulmonaire
3 – Pour l’appareil cutané
- les allergies
- les eczémas
- le psoriasis
- la pelade décalvante
4 – Pour l’appareil de la vision
- le glaucome
- le décolement de la rétine (dans certains cas)
5 – Pour l’appareil cardio-vasculaire
- l’infarctus myocardique et maladies coronariennes
- l’hypertension artérielle
- la tachycardie paroxystique