Valentine Hervé, Psychologue à Paris 6
  • MON PARCOURS
  • SYMPTÔMES
    • ANGOISSE, ANXIÉTÉ
    • DÉPRESSION
    • TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE (T.C.A)
    • PHOBIE
  • QUESTIONS/RÉPONSES
  • ARTICLES
  • PRESSE
  • CONTACT
  • Rechercher
  • Menu Menu

« Accélération de la surveillance du et par le corps” par Jean-Jacques Tyszler[1]

 

Une augmentation des névroses de contraintes ou « névroses d’un-jonction »

La crise sanitaire actuelle nous donne l’occasion de revenir sur notre rapport au corps qui est devenu une obsession nationale et internationale.

Dans notre ouvrage, « Actualité du fantasme dans la psychanalyse [2]», publié avant la crise sanitaire, nous insistions déjà sur le déplacement de la névrose obsessionnelle classique vers des névroses de contraintes.

A ce propos, le philosophe allemand Byung-Chul Han en donne une bonne illustration : « Le sujet performant, épuisé, dépressif, est en même temps usé par lui -même, incapable de sortir de lui-même, d’être dehors, de se fier à autrui, au monde ».

La pandémie, sorte de tunnel sans fin, renforce les injonctions, « un-jonctions », concernant les objectifs et les évaluations d’un sujet réduit à des algorithmes, des séquences chiffrées, face à ses écrans, ses objets connectés, ou dans ses running aux constantes alimentaires et biologiques contrôlées.

D’ailleurs, depuis cette pandémie, ne vivons-nous pas un peu comme des taupes ou des marmottes ? Nous nous pressons de rentrer à la maison, à peine la journée entamée ou heureux du week-end qui renforce encore notre coupure d’avec le monde.

Le corps prend toute l’importance.

L’acceptation inévitable des gestes barrières, de la prise de température, de l’écoute permanente de l’organique se conjugue avec un discours politique et médiatique qui disserte en continu sur la vulnérabilité du corps. Jamais le corps n’a été aussi traqué, mesuré et ausculté que pendant cette pandémie.

Si bien que le registre de l’échange avec l’autre est marqué d’un retrait, d’une crainte, d’une suspicion.

Le donner – recevoir -rendre, cher à Marcel Mauss est mis en quarantaine.

Ce décrochage d’avec la logique du don et de la dette pourrait après tout paraître une solution, pour sortir de la culpabilité inhérente à la névrose classique.

Le syndrome du « À quoi bon? »

Nous assistons plutôt à l’émergence d’un « À quoi bon ! ?»

À quoi bon prendre un peu de temps pour prendre un café ? À quoi bon se donner des nouvelles, se parler un peu longuement ? À quoi bon sortir son vélo pour saluer un proche?

Vivant dans la même ville, les individus communiquent davantage avec ceux qui habitent au bout du monde (grâce à des visio interminables !) qu’avec leur voisin du coin de la rue. La contrainte que nous vivons et intériorisons, assèche le lien à l’autre dans une course permanente contre la montre, entre soi et soi.

Le sujet n’est plus alors « divisé » par ses motifs désirants mais éparpillé, absent au « ici et maintenant ».

C’est au moins pour cela, que comme praticien, nous essayons le mieux possible de recevoir en présence adulte comme enfant, utilisant le « télétravail » en cas de nécessité absolue.

C’est aussi pour cela qu’à l’occasion nous essayons de nous bousculer, de trouer ce temps sans plus de temporalité, d’hospitalité.

Néanmoins, les phobies n’ont pas disparu mais sont devenues la règle du fait des peurs justifiées de la contamination dans les transports ou les écoles en particulier.

C’est la dimension de sexualisation de l’espace qui peine à pouvoir être lue car la sexualité elle-même subit le contre coup du confinement.

L’enfermement dans le huit clos familial entraîne des conséquences dans les tyrannies domestiques, voir les violences faites aux femmes ou aux enfants.

Il y a une forme de régression des relations intimes sur une grille œdipienne, faute des tiers habituels à la vie commune : être en famille est vraiment être avec papa/maman ; s’oublie ainsi que dans l’entièreté d’une existence, bien des êtres qui nous accompagne font partis du cercle de ladite « famille ».

Quant à L’hystérie, elle se niche dans toutes les manifestations de défiance et de déni collectif : le complotisme ambiant devient paranoïa ordinaire.

Non pas que l’état ne puisse être jugé sur ses carences et ses fautes mais désormais toute annonce est source d’insatisfaction.

Repartir du fantasme

Le travail sur le fantasme via les rêves et les rêveries nous semblent le fil à tenir pour remettre ses nouvelles formes du symptôme en perspective.

Sans compter le tri à faire dans le champ très étendu des addictions, à des âges précoces.

Repartir du fantasme, c’est remettre en perspective un point d’érotique dans ce quotidien desséchant et régressif.

Les patientes et les patients s’y prêtent volontiers dans notre expérience de cabinet et cela rend toute sa place à l’urgence du retour à Freud.

Des thèmes apparaissent avec force, comme un retour massif du refoulé social : les tyrannies domestiques, et même à un niveau insoupçonné les questions d’inceste.

Le plus novateur, nous semble-t-il est le regard des jeunes adultes, sur la sexualité, l’identité sexuée, les choix d’objet … Des usages s’inventent et déconcertent souvent le classicisme des praticiens de la psychanalyse.

Reconnaissons que notre science de l’inconscient, charrie avec elle bien des préjugés et un conservatisme de bon ton.

Cette crise majeure dans la Cité augure d’un changement non seulement des typologies freudiennes, même si des invariants demeurent, mais aussi de la position de l’analyste dans le transfert.

[1] Psychiatre, psychanalyste

[2] Jean-Jacques Tyszler, Actualité du fantasme dans la psychanalyse, Ed Stilus Nouage, Paris, 2019

Articles récents

  • Nos silences. Apprendre à les écouter de Laurence Joseph 
  • Texte de Roland Jaccard « normalité »
  • « Qu’est-ce qu’une addiction ? » par Joyce McDougall
  • L’emprise, une pulsion du moi
  • « L’intime de la chambre aux réseaux sociaux » Exposition au Musée des Arts décoratifs du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025

Archives

SITE DE RÉFÉRENCE

> Jean Jacques Tyszler
> Catherine Grangeard

Tél : 06 18 34 70 46

Valentine Hervé

Psychologue clinicienne
Psychanalyste

Prendre rendez-vous sur doctolib
Contact

53, rue Bonaparte
75006 Paris

METRO : St-Germain-des-prés
ou Mabillon PARKING : Saint-Sulpice

© Copyright - Valentine Hervé | webdesign : atelierguias.com
  • Politique de confidentialité
  • Mentions légales
Extension du domaine de la haine« Cachez cet handicapé que je ne saurais voir ! »
Faire défiler vers le haut

Ce site utilise des cookies. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.

J'accepteJuste masquer la notificationParamètres

Cookie et paramètres de confidentialité



Comment on utilise les cookies

Nous pouvons demander que les cookies soient réglés sur votre appareil. Nous utilisons des cookies pour nous faire savoir quand vous visitez nos sites Web, comment vous interagissez avec nous, pour enrichir votre expérience utilisateur, et pour personnaliser votre relation avec notre site Web.

Cliquez sur les différentes rubriques de la catégorie pour en savoir plus. Vous pouvez également modifier certaines de vos préférences. Notez que le blocage de certains types de cookies peut avoir une incidence sur votre expérience sur nos sites Web et les services que nous sommes en mesure d'offrir.

Cookies Web Essentiels

These cookies are strictly necessary to provide you with services available through our website and to use some of its features.

Because these cookies are strictly necessary to deliver the website, refuseing them will have impact how our site functions. You always can block or delete cookies by changing your browser settings and force blocking all cookies on this website. But this will always prompt you to accept/refuse cookies when revisiting our site.

We fully respect if you want to refuse cookies but to avoid asking you again and again kindly allow us to store a cookie for that. You are free to opt out any time or opt in for other cookies to get a better experience. If you refuse cookies we will remove all set cookies in our domain.

We provide you with a list of stored cookies on your computer in our domain so you can check what we stored. Due to security reasons we are not able to show or modify cookies from other domains. You can check these in your browser security settings.

Google Analytics Cookies

These cookies collect information that is used either in aggregate form to help us understand how our website is being used or how effective our marketing campaigns are, or to help us customize our website and application for you in order to enhance your experience.

If you do not want that we track your visist to our site you can disable tracking in your browser here:

Autres services externes

We also use different external services like Google Webfonts, Google Maps, and external Video providers. Since these providers may collect personal data like your IP address we allow you to block them here. Please be aware that this might heavily reduce the functionality and appearance of our site. Changes will take effect once you reload the page.

Google Webfont Settings:

Google Map Settings:

Google reCaptcha Settings:

Vimeo and Youtube video embeds:

Politique de Confidentialité

Vous pouvez lire plus sur nos cookies et les paramètres de confidentialité en détail sur notre Page de Politique de Confidentialité.

Politique de confidentialité
J'accepteJuste masquer la notification